Léon Giran-Max (1867 Paris - 1927)
Léon GIRAN-MAX - (Paris 24 juillet 1867 - Paris 18 avril 1927)
Une des figures les plus pittoresques, les plus picaresques, devrais-je préciser, de la jeune Peinture. Le type même du rapin, sans cesse de bonne humeur, ayant eu une parenté au Boulevard du Crime, quasi enfant de la balle, un Parigot pur-sang, de la drôlerie à jet continu, un courant d’air de mots, un besoin de changer de place et je dirais presque de métier ; aujourd’hui assis gravement pour un portrait à peindre, demain escaladeur d’échelles pour panorama ; mille projets en tête, mille combinaisons, amoureux de tableaux, de bibelots, toréador enfin, oh ! picador maintenant, un des plus vrais aficionados français, et pêcheur à la ligne à Neuville près de Pontoise ; et, présentement, avatar incroyable, insoupçonné, sculpteur, architecte, auteur de mouvements aux morts pour la Patrie, pour petites villes de Provence, cette Provence dont il a aussi tout de même quelques gouttes de sang, cette Provence où il se réfugie, où il va vivre, dès que la pluie tombe ici, maligne, dès qu’il fait un peu frio, comme il dit en riant et en se passant la main, drolatiquement, dans ses cheveux absents ! Il a peint en Provence, à Auvers, ailleurs, surtout à Auvers dont pas un champ, pas un arbre ne lui est inconnu. Il a été l’ami de tous les peintres de Pontoise : Pissarro, Vignon, Cordey, Vogler, Gachet, --- et Murer. Il a pris dans l’Oise les plus beaux poissons --- il l’affirme ! --- et il a brossé je ne sais combien de champs de coquelicots pour l’ancienne galerie Crombach ! Donnez-lui cent mille francs, il vous dénichera aussi le plus beau Cézanne, le plus rare Renoir. A Marseille, il est l’oracle écouté. Il débusque les faux attribués à Monticelli, comme un bon chien de chasse lève un lièvre. Il va se reposer, cet été 1920, en décorant, à Marseille, un restaurant fameux : Le Temple des Gourmets ; où l’on nous promet de miraculeux oursins et de savoureuse bouillabaisses, à déguster sous la peinture truculente, ardente, vivante et heureuse du bon peintre Giran-Max !
Les indépendants (1884-1920) - par Gustave COQUIOT - édition de 1920.
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