Exposition de Léon Giran-Max en mai 1904...
Exposition de Léon Giran-Max en mai 1904, rue Laffitte chez Crombac...
Le paysagiste Giran-Max est de ceux qui nous ont le plus intéressé depuis dix ans, mais aussi le fréquemment inquiété. Son observation est toujours personnelle, mais les traductions qu’il donne de la nature sont remarquablement inégales. Il est vrai qu’il ne suit les traces de personnes, et qu’ils s’est fait à lui-même son métier. On peut, à ce régime, se tromper même, par la force des choses, très souvent, mais on y gagne de ne jamais marcher à reculons. C’est bien une marche en avant que nous atteste l’exposition d’ensemble organisée rue Laffitte, chez Crombac.
Il y a là une soixantaine de toiles de la plus piquante variété. Elles sont inégales, à coup sûr, mais je n’en vois aucune qui soit indifférente. Elles ne se restreignent pas, comme dans l’oeuvre de tant d’autres paysagistes, à une série particulière d’effets. On y suit les cours normal des saisons ; les effets d’automne et de printemps, d’hiver et d’été, y alternent en impressions toutes sincères, crues ou fines, atténuées ou violentes, suivant l’heure du jour et de l’année. C’est dans les impressions de printemps que l’artiste me parait avoir donné la note la plus neuve. Il en est, dans le nombre, d’exquises.
Thiébault-Sisson
Extrait du journal : "Le Temps" du mardi 10 mai 1904
Giran-Max
Galerie Crombac, rue Laffitte, des toiles de M. Giran-Max. Ce sont des impressions et sensations répétées de nature, aux mêmes heures, l’hiver et le printemps, d’une facture où transparaît l’influence des maîtres coloristes. Les pommiers en fleurs et les enfants dans la verdure constituent les meilleures pages.
Voyez Le Printemps à Valhermeil, le Petit Pêcheur à la ligne dont la sœurette, derrière lui, surveille les mouvements, Les Lys, où circule ; une fillette noyée dans les hautes tiges, et sur tout Les Cerises, une femme et des enfants dans un verger, dans lesquelles les lumières semblent particulièrement étudiées. Partout, les atmosphères sont largement traitées. La Plaine de Valhermeil, LInondation, l’Ile de Vaux, d’un décor un peu légendaire, et les vues de Paris, Le Pont-Marie, Le Quai de la Seine, avec Notre-Dame dans le fond, les quais et l’Estacade, marquent l’acheminement de M. Giran-Max vers le décor citadin, où plus de précision s’impose, et il semble devoir y exceller.
Extrait du journal : "Le Rappel" du jeudi 12 mai 1904